Pour de nombreux parents, le concept du cododo reste totalement inconnu. Dormir dans le même lit ou dans la même chambre que bébé reste une pratique que peu de parents adoptent. L’habitude, souvent mal vue, ne comporte pourtant pas de risques… lorsqu’elle respecte quelques règles élémentaires.

Le cododo : un concept adopté à travers le monde ?

En France, le cododo est adopté par une minorité de parents. Moins de 30% des nourrissons de moins de 18 mois partagent le lit ou la chambre de leurs parents. Le co-sleeping est pourtant une pratique récurrente dans de nombreux pays. Si l’Occident est moins enclin à suivre ce mouvement quasi généralisé, le cododo fait doucement son retour en France. Depuis une vingtaine d’années, les jeunes parents commencent à privilégier les liens créés durant les heures de sommeil. Initié au début du XXe siècle, le mouvement visant à séparer les parents et les enfants est peu à peu mis de côté : le retour du cododo marque également celui du rapprochement naturel avec le bébé. Cette approche plus naturelle du rapport avec l’enfant gagne aujourd’hui du terrain, car elle permet de créer des liens privilégiés dès le premier âge.

Le regain d’intérêt pour le cododo fait écho à un modèle culturel traditionnel, notamment dans les différentes zones de l’Asie. En Inde comme au Japon, laisser un nouveau-né dormir seul est considéré comme un acte de cruauté. L’éloignement entre le nourrisson et ses parents est mal perçu. Dans ce modèle culturel, le co-sleeping est adopté de façon naturelle.

En Europe, les Suédois optent pour un partage de chambre entre les parents et le nouveau-né. La grande majorité des petits de 3 mois ou moins passent la nuit dans le lit parental. Le mouvement s’étend également en Autriche et au Danemark, même si le nombre de parents optant pour le partage de lit est moins nombreux. Les Australiens figurent également en bonne place parmi les adeptes du cododo.

Le contact physique : quelle importance pour le nourrisson ?

Il n’est pas rare que l’on attribue la dépendance affective démesurée des enfants à un excès de contact physique. Cet argument figure parmi les inconvénients régulièrement mis en avant par les anti-cododo. Notons cependant que le contact physique au cours des premiers mois de vie est nécessaire pour le bébé. Cette proximité entretient un lien qui s’est créé avant même la naissance. En préservant une bulle privilégiée durant les heures de sommeil, vous offrez à votre enfant le contact dont il a besoin pour se sentir en confiance. Si la présence des parents n’offre pas une proximité équivalente à celle dont le nourrisson bénéficiait dans l’utérus, il est suffisant pour le rassurer.

À une époque de sa vie où ses capacités physiques et mentales sont encore en plein développement, le nouveau-né a besoin d’une figure de protection à laquelle il pourra accorder sa confiance. Durant ses premiers mois de vie, le nouveau-né recherche principalement une figure de sécurité avec laquelle il créera un lien privilégié. Dormir dans le lit des parents constitue une prolongation appréciable de cette construction de lien. En plus de développer la confiance qu’il a envers son entourage et son environnement, cette pratique contribue à son bonheur et à son évolution. Pour les parents qui ont adopté le cododo, cette pratique permet aussi d’initier l’autonomie du bébé qui aura moins de mal à trouver ses repères d’attachement.

Une pratique indispensable pour la maman et le bébé

Le choix de se tourner vers le cododo repose, en grande partie, sur votre vécu durant la grossesse et au cours de l’accouchement. Plusieurs cas peuvent inciter la jeune maman à vouloir partager le lit parental avec son nouveau-né. Dans la majorité des cas, ce besoin de recréer un lien est constaté lorsque la grossesse a été difficile, que le bébé est né avant terme, ou qu’il souffre de problèmes de santé nécessitant une vigilance particulière. Des situations initiant un sentiment de dépossession chez la nouvelle maman. En optant pour le cododo, la mère cherche d’abord à pallier le manque qu’elle ressent.

Si la mère peut considérer cette solution comme un moyen naturel de communiquer amour et désir de protection à son enfant, ce dernier le perçoit comme un support indispensable à son développement.

Le cododo met en avant le même type de contact qui vous lie à votre nourrisson durant les activités du quotidien. Il y a encore quelques années, les chercheurs affirmaient que les souvenirs d’un bébé étaient inexistants avant ses deux ans. Il était alors admis qu’avant cet âge, le faible développement du système nerveux ne permettait pas aux enfants de retenir des informations. Des théories plus récentes ont mis en avant l’hypothétique capacité des fœtus et des nouveau-nés à mémoriser un grand nombre d’informations. Parmi ceux-ci, les émotions diffusées par la mère et le père sont essentielles. C’est sur ce constat que le regain d’intérêt pour le cododo se base : le nouveau-né aurait ainsi la capacité de percevoir vos émotions ainsi que votre état d’esprit. Utilisé pour établir une forme de communication particulière avec le nourrisson, le cododo permet d’établir une relation saine entre les parents et l’enfant.

Une condition sine qua non à l’épanouissement ?

Le contact et la proximité entre les parents et l’enfant contribuent à l’épanouissement de chaque membre de la famille. Si votre nourrisson a besoin de beaucoup d’amour et d’attention, il ne doit pas être considéré comme un substitut sur lequel vous projetez vos besoins personnels. Le cododo peut donner aux parents l’impression qu’ils peuvent compenser certaines carences de leur vie personnelle grâce au bébé. Non seulement cette attitude peut être toxique, mais elle impactera aussi l’épanouissement du nourrisson. Ce besoin de compenser représentera une difficulté réelle pour l’enfant et les parents. Offrir à votre nouveau-né le contact humain dont il a besoin facilitera sa prise d’indépendance.

Le cododo peut-il avoir des inconvénients ?

La mauvaise perception du cododo repose principalement sur les risques qu’il peut présenter pour le nourrisson. Souvent associée aux risques d’étouffement et de mort subite durant la nuit, cette pratique est régulièrement décriée pour les éventuels risques sanitaires qu’il implique. Le principal inconvénient de partager le lit parental avec bébé relève concerne surtout la perte de l’intimité conjugale. Lorsque le nourrisson dort dans le même lit que ses parents, leurs nuits se concentrent essentiellement sur le bien-être du nouvel occupant. Cet inconvénient est régulièrement cité comme une des raisons pour lesquelles les parents ne cèdent pas au cododo.

Comment adopter le cododo de façon sécurisée ?

Le cododo est une pratique que vous pouvez adopter dès les premières semaines de votre nouveau-né. Il ne peut cependant se faire sans le respect de certaines règles élémentaires :

  • Optez pour une surface ferme sur laquelle votre nouveau-né pourra dormir en toute sécurité. Supprimez les oreillers, tissus et peluches inutiles pour éliminer tout risque d’asphyxie
  • Faites dormir votre bébé sur le dos : les positions du dodo sur le côté et sur le ventre sont dangereuses pour les nourrissons. Un nouveau-né doit impérativement être endormi sur le dos
  • Les berceaux conçus pour le cododo vous permettent de garder votre bébé à proximité, sans toutefois l’exposer à des risques d’étouffement. Ces berceaux spéciaux sont présentés comme des extensions pratiques du lit parental
  • Prenez soin de garder un espace suffisant entre le nourrisson et vous pour éviter que votre corps ne devienne un danger pour le bébé. Le cododo doit rester une pratique sûre durant laquelle le bébé peut disposer de l’espace dont il a réellement besoin.