La pédagogie Montessori est une méthode de pédagogie initiée par Maria Montessori. Pionnière de la psychiatrie en Italie, elle est à l’origine de l’élaboration de cette méthode éducative alternative. Elle appuie sa théorie sur une forte confiance en soi, mais aussi dans la capacité à être autonome et faire l’expérience de situations qui autorisent l’échec.

Cette pédagogie a pour objectif d’amener l’enfant à s’éveiller à son rythme, à s’ouvrir aux nouveautés, mais aussi à respecter les centres d’intérêt du petit être en devenir. L’enfant est libre de réaliser les activités qu’il a envie de faire et l’adulte le guide dans sa découverte. Découvrons plus en profondeur cette méthode éducative qui a révolutionné le monde de la pédagogie.

Comment est née la pédagogie Montessori ?

Maria Montessori a commencé ses investigations en 1899, où elle a vivement agi pour que les droits des enfants soient reconnus et respectés. Elle travaillait principalement avec des enfants atteints de maladie mentale ou qui faisaient montre de troubles du comportement, alors pris en charge dans des instituts psychiatriques. À leur contact, elle a appris à mieux les comprendre, à observer leurs comportements et à se rendre compte que tous les enfants ont des aptitudes spécifiques. Elle accompagnera ses observations de méthodes éducatives qui s’adaptent à l’enfant, et non l’inverse.

Elle explique par la suite sa méthode et ses analyses à des éducateurs. Ensemble, ils parviennent à faire lire des enfants alors classés dans une catégorie « déficiente ». Catalogués comme petits êtres qui n’arriveront jamais à rien, ils ont pourtant appris à écrire et même à réussir des examens scolaires. À partir de 1901, elle teste ses méthodes sur des enfants non déficients. C’est en 1907 qu’elle décide d’ouvrir une école dans la ville de Rome et d’y utiliser les méthodologies spécifiques qu’elle a pu construire au fil de ses observations.

Aider l’enfant à trouver un équilibre et à être responsable

La pédagogie Montessori accompagne le petit enfant, pour qu’il se construise pleinement et trouve un équilibre entre son bien-être physique et son bien-être psychique. Chaque enfant a sa propre sensibilité et est invité à suivre son propre rythme pour développer ses compétences. Tous les enfants ne sont pas prêts au même moment pour apprendre certains savoir-faire. Certains enfants sont plus intéressés par un domaine, tandis que d’autres auront besoin de prendre plus de temps.

La pédagogie traditionnelle tente de modeler l’enfant comme elle le souhaite, sans prendre en considération sa maturité ou son envie. C’est bien là une énorme différence avec la pédagogie Montessori, qui prend en considération que l’enfant ne doit pas être forcé à apprendre. Cette méthode éducative instaure la recherche d’une autonomie de l’enfant et d’un guide pour qu’il devienne un adulte, en confiance, mais aussi responsable de ses actes. Elle vise aussi à lui ouvrir l’esprit vers une bonne connaissance de son environnement, proche de lui, mais aussi plus lointain. La curiosité n’est pas un vilain défaut dans la pédagogie Montessori, elle est au contraire félicitée comme une compétence utile et indispensable pour bien s’épanouir.

L’enfant éduqué selon les méthodes Montessori crée aussi une relation avec les autres et comprend qu’il est important de faire preuve d’empathie, de compréhension et d’entraide. L’enfant devient le propre acteur de son existence et comprend qu’il a déjà en lui toutes les compétences pour réussir.

ecole utilisant la pédagogie montessori en classe

Les grandes idées de la pédagogie Montessori

La méthode Montessori est basée sur les principes suivants pour aider l’enfant à bien grandir et à trouver sa propre voie d’apprentissage.

Un environnement adapté à l’enfant

Pour que l’enfant puisse apprendre dans les bonnes conditions, il doit évoluer dans un environnement qui réponde à ses besoins à lui. Il est impensable que l’enfant doive s’adapter de force à un environnement qui n’a pas été conçu pour lui. Il est aussi recommandé que le cadre soit agréable et que les outils d’apprentissage soient disponibles quand il le souhaite.

La liberté de faire

L’enfant ne doit pas être limité par un éducateur parce qu’il a envie de saisir un objet ou de le changer de place. Il a la possibilité de l’utiliser s’il le souhaite et de le redéposer quand il en a envie. En s’adaptant à l’enfant, l’environnement d’apprentissage est amené à évoluer et à être modulé.

Le respect de la spontanéité

Contrairement à l’éducation traditionnelle, la pédagogie Montessori honore l’enfant en lui laissant la possibilité d’être spontané. Il est important de ne pas juguler sa créativité ou le besoin de s’exprimer ou d’agir. Peut-être que cela ne semble pas un moment opportun pour le faire, mais l’enfant en ressent le besoin. Il faut donc le laisser libre d’agir sans le contenir dans un cadre rigide. L’enfant doit aussi être respecté comme un être à part entière, comme on le ferait avec un autre adulte.

L’éducateur n’est pas un dirigeant

L’éducateur adopte une attitude d’observateur et de conseiller, mais il est tenu de ne pas intervenir de manière directe. Il ne doit pas contrarier les actions spontanées d’un enfant. Il ne doit le faire que lorsque l’enfant nuit à son entourage ou qu’il réalise des actes dangereux.

Le matériel spécifique

La méthode Montessori est associée à un panel varié d’outils sensoriels qui aide l’enfant à affiner sa motricité et à développer son langage. Le matériel est donc varié et confectionné en vue de stimuler les sens de l’enfant avec des textures différentes, des bruits, des couleurs ou encore des associations attrayantes.

Le matériel est une aide au développement pour mieux comprendre le monde et construire ses propres repères. Il est adapté à sa taille, mais aussi à sa capacité à porter ou à déplacer sans avoir besoin d’un adulte.

L’enfant apprend par l’observation et l’expérience

Comment peut-on apprendre à faire du vélo sans tester l’action ou ne voyant pas un autre la pratiquer ? Avec la pédagogie Montessori, l’enfant est autonome et apprend en expérimentant ou en analysant les autres enfants. L’enfant doit apprendre à faire par lui-même et l’éducateur ne doit pas interrompre l’expérience, sauf absolue nécessité. La phrase privilégiée de Maria Montessori est : « Aide-moi à faire seul ». L’enfant teste, tâtonne, essaie, fait des erreurs et pousse ses recherches plus loin.

Pas de sanctions ni de récompenses

Il n’y a pas de punitions dans la méthode Montessori, mais il n’y a pas de récompenses non plus. Le but n’est pas de faire « pour faire plaisir à un adulte », mais de réussir à développer ses sens et ses compétences. L’apprentissage est basé sur l’expérience personnelle. L’enfant apprend à se faire confiance lui-même, sans attendre l’approbation de l’adulte ou craindre une sanction. L’enfant est capable de juger lui-même s’il a mené à bien l’action ou s’il doit corriger des choses. Il n’est plus en attente de l’appréciation de l’adulte.

Le développement de la langue

C’est aussi une idée qui tenait à cœur à Maria Montessori. L’enfant doit apprendre à enrichir son vocabulaire, être capable de s’exprimer sans peur et sans appréhension. Mais elle pensait aussi fortement que le bilinguisme était indispensable. Ainsi dès son plus jeune âge, l’enfant éduqué Montessori entend la langue française, mais aussi l’anglais, car les dialogues avec les éducateurs se font dans les deux langues.

Mettre en avant le développement de l’enfant

La pédagogie Montessori ne se base pas uniquement sur du matériel ou des attitudes. Elle va plus loin, en prenant en considération les besoins de l’enfant et sa capacité à devenir acteur de sa propre évolution. Chaque enfant est libre d’exploiter son propre potentiel et de s’appuyer sur son environnement. Il est primordial de respecter sa spontanéité, mais aussi les traits de sa personnalité. L’enfant suit son rythme et évolue selon des « périodes sensibles ».

Définition de la pédagogie Montessori

Les « périodes sensibles » définies par Maria Montessori

Il s’agit de temps forts durant lesquels l’enfant est au plus haut de ses capacités, prêt pour de nouvelles acquisitions. Ces périodes dites sensibles expriment le fait que l’enfant ne doit pas forcément apprendre une nouvelle chose parce qu’il en a l’âge, mais uniquement quand il est prêt. C’est le moment idéal où l’enfant va apprendre et non parce que le programme pédagogique l’impose.

Il existe 6 périodes sensibles découpées ainsi :

  • La période sensible pour l’apprentissage du langage se situe entre les 2 mois et les 6 ans de l’enfant.
  • La période sensible de la coordination des mouvements est comprise entre 18 mois et 4 ans.
  • La période sensible de l’ordre évolue entre la naissance et les 6 ans de l’enfant.
  • La période sensible de l’affinage de la sensorialité et le raffinement sensoriel se situe entre 18 mois et 5 ans.
  • La période sensible de la préhension et de la motricité fine a lieu durant la 2e année.
  • La période sensible du comportement social est comprise entre 2 ans et demi, jusqu’à 6 ans.

Les périodes sensibles sont des instants parfaits pour accompagner le développement de certaines compétences. La pédagogie Montessori observe l’enfant pour prendre en considération ses besoins, mais aussi l’histoire de sa vie et ses caractères spécifiques. Les apprentissages s’adaptent au rythme de l’enfant et non l’inverse. Chaque enfant exprime son potentiel et évolue selon son rythme, sans stress et sans contrainte : l’école Montessori prône un lieu humain qui crée du lien et comprend que chaque être est différent.

L’enfant est une véritable éponge

Maria Montessori a donné une image très évocatrice de l’aptitude de l’enfant à absorber les éléments de son environnement, celle d’une éponge que l’on plonge dans un récipient rempli d’eau. Elle absorbe tout le liquide sans faire le moindre effort et de manière continue. L’enfant agit de la même façon avec son environnement, mais aussi les façons d’interagir avec les personnes qui l’entourent.

L’enfant absorbe de manière totalement inconsciente les éléments de son environnement, tels que les paroles de ses parents, qu’elles lui soient destinées ou non. Mais il est aussi particulièrement touché par le langage corporel et non verbal. Il apprend à lire les émotions sur un visage, un corps qui se ferme ou encore une attitude de colère. La preuve de cette théorie est que l’enfant apprend la langue maternelle sans apprendre. Il regarde, observe, teste et répète. Il va donc de la responsabilité des adultes de bien comprendre que les enfants reçoivent tout ce qu’on leur apporte, mais aussi tout ce qui ne leur était pas directement destiné. Il est donc important de se poser des questions sur sa propre attitude en tant qu’adulte, se comporter de manière positive et ouverte afin que l’enfant adopte des attitudes qui le pousseront à être équilibré.

Pouvoir se mouvoir s’il le souhaite

Maria Montessori a également mis en lumière que le mouvement est indispensable pour accompagner la pensée. En restant statique, l’enfant apprend moins bien et a des difficultés à faire évoluer son esprit. Selon elle, il est incongru de séparer le mouvement physique du mouvement psychique. Les jeux et les activités physiques sont donc indispensables pour que l’esprit et le corps trouvent un équilibre. L’enfant forme une entité, il est à la fois corps et mental. Il ne faut donc pas séparer ce que la nature a associé. Sans se mouvoir, aucun progrès n’est constaté. L’intelligence est intimement liée à un mouvement du corps.

Dans l’éducation traditionnelle, le mouvement est souvent contrôlé, voire même totalement impossible. L’enfant est tenu de rester des heures assis derrière son bureau alors qu’il ressent le besoin de bouger et de se dépenser de manière naturelle. Dans l’éducation Montessori, le mouvement est libre et même souhaité. Il est l’indispensable allié du développement de l’intelligence. Chaque enfant se construit en fonction de ses propres besoins. Certains ont besoin de marcher, de bouger ou de déplacer des objets. Il ne faut pas aller contre pour rechercher un ordre établi qui serait castrateur pour l’épanouissement de l’enfant. Il apprend à se déplacer sans contrainte, à ne pas avoir peur de le faire sans aide d’un adulte. Il prend plaisir à faire seul et à repousser ses limites petit à petit.

L’intervention d’un adulte est un empêchement de se développer librement. L’aide doit venir d’une demande de l’enfant pour être vraiment utile. En venant à sa rescousse sans qu’il vous l’ait demandé, vous lui donnez le message qu’il ne peut pas faire sans vous. L’enfant apprend aussi à écouter son corps et à mieux se connaître.

En résumé, la pédagogie Montessori est concentrée sur les besoins de l’enfant et sur la nécessité de le laisser évoluer à son propre rythme, tout en étant à l’écoute de ses envies d’apprendre.