Le méconium, c’est cette substance brun verdâtre et visqueuse que le nouveau-né éjecte durant les premiers jours de sa vie. En général, les premières selles sont évacuées dans les 24 heures qui suivent la naissance. Cette substance s’est accumulée dans les intestins du futur bébé, et ce, lors des derniers mois in utero. Les spécialistes ont mis en avant que le méconium est composé de mucus, de pigments biliaires, de sang, de protéines inflammatoires et de liquide amniotique. Et surtout, les premières selles de bébé contiennent 72 à 80% d’eau. Malgré les idées préconçues, le méconium est quasiment inodore.
L’évacuation du méconium est primordiale, car cela signifie que le transit intestinal du bébé est fonctionnel. Il arrive toutefois que chez certains nourrissons, le méconium mette plus de temps à être évacué. Les sources de ce retard sont diverses : paresse intestinale, allaitement et éventuellement constipation. Heureusement, dans près de 90% des cas, le transit s’enclenche dans les 48 heures. Autrement, il faudra consulter un médecin.
Sommaire :
À quoi faut-il s’attendre si le méconium est évacué bien avant la naissance ?
Très souvent, lorsque la date prévue pour l’accouchement est passée, le bébé expulse naturellement le méconium in utero. Il arrive aussi que ses mouvements intestinaux occasionnent le relâchement du sphincter et l’éjection du méconium. Le liquide amniotique devient alors trouble et teinté, ce qui représente un potentiel danger pour le bébé. Heureusement que ce fameux liquide présente des propriétés bactériostatiques, ce qui limite la propagation des bactéries, mais les signes éventuels d’infection sont toujours à surveiller de très près.
La présence de méconium dans le liquide amniotique peut même réduire drastiquement la quantité d’oxygène ambiante in utero. Le fœtus s’adapte en fonction en protégeant son cerveau et les organes essentiels comme le cœur ainsi que les surrénales.
Qu’est-ce que le Syndrome d’inhalation méconiale (SIM) ?
Lorsque le méconium se mélange au liquide amniotique, les risques d’inhalation par le bébé sont à prévoir. Les spécialistes parlent alors de syndrome d’inhalation méconiale qui engendre presque systématiquement des difficultés respiratoires chez le nourrisson. Les spécialistes affirment que dans 90% des cas, les bébés qui ont évolué dans du liquide amniotique teinté de méconium développent le SIM.
Certes, ce genre d’infection peut paraître impressionnant, mais cela ne porte pas atteinte à la vie du bébé. Néanmoins, les risques de souffrir de difficultés respiratoires sont décuplés en cas de post-maturité. Les petits bébés ou les fœtus en détresse présentent aussi plus de risques de développer le SIM. De même, cette pathologie est à craindre lorsque des problèmes liés au cordon ombilical ou au placenta surviennent.
Les symptômes
Pour déceler le syndrome d’inhalation méconiale, les médecins se basent sur plusieurs signes dont les difficultés respiratoires du bébé. Sa respiration devient rapide, ses narines se dilatent et il peut même virer au bleu. Qui plus est, un nouveau-né qui souffre du SIM présente un épanchement d’air voire une hypertension pulmonaire. Dès sa naissance, le bébé est pris en charge immédiatement.
Dans un premier temps, un tube sera inséré dans ses voies respiratoires afin de retirer le méconium. S’en suit la pose d’un masque facial qui vise à ventiler ses petits poumons. Le syndrome d’inhalation méconiale ne doit pas être pris à la légère, c’est pourquoi le nourrisson devra entrer en pouponnière pour y suivre des soins spécifiques. Dans les cas les plus graves, le bébé sera pris en charge au sein de l’unité néonatale des soins intensifs. Il pourra ainsi y suivre des traitements adaptés et sera soumis à des examens obligatoires.
En cas d’infection, le pédiatre prescrira des antibiotiques ainsi que l’usage d’un respirateur dans un premier temps. L’équipe médicale peut aussi utiliser des techniques de kinésithérapie pour compléter les traitements médicamenteux. Le but étant de faire remonter le méconium inhalé par le nourrisson et qui risque de gêner voire entraver ses voies respiratoires.
Que faut-il savoir sur la péritonite méconiale ?
La péritonite méconiale est une pathologie qui survient lorsque des perforations surviennent au niveau des intestins du bébé. Le méconium s’écoule dans la cavité péritonéale, ce qui engendre une inflammation de la paroi de l’abdomen. Les bébés à risque sont ceux qui développent la fibrose kystique. Pour diagnostiquer la péritonite méconiale, les médecins se basent sur les échographies ainsi que la présence de calcium au niveau de la cavité péritonéale. Le bébé vomit, son abdomen et ses intestins gonflent.
Les causes de la péritonite méconiale
Cette pathologie est souvent provoquée par la torsion des intestins ou volvulus, pas la malformation de l’intestin grêle (atrésie) ou par le glissement d’une partie de l’intestin (intussusception). Par ailleurs, un anus imperforé peut également être la source de la péritonite méconiale.
Ce mal se guérit tout seul, au fur et à mesure de l’évolution de la grossesse, mais des surveillances régulières seront de mise jusqu’à l’accouchement. Et pour anticiper les éventuelles complications, il est fortement recommandé d’accoucher dans un centre hospitalier qui dispose d’une unité néonatale de soins intensifs.
Comment se manifeste l’iléus méconial ?
Chez certains nourrissons, il arrive que le méconium forme un bouchon qui bloque une partie de leur intestin. Ce genre d’occlusion engendre ballonnement et vomissements. Il est aussi prouvé que dans 80 voire 90% des cas, les bébés peuvent souffrir de fibrose kystique. Donc, si le nouveau-né n’est pas passé aux selles durant les 24 heures qui suivent sa naissance et que les symptômes cités précédemment surviennent, il est toujours préférable d’alerter le personnel médical.
Pour remédier à cette pathologie, le médecin préconisera des lavements au N-acétylcystéine, mais si le bouchon s’avère difficile à déloger, l’intervention chirurgicale sera nécessaire.
Les causes
Le bouchon de méconium qui se forme au niveau de l’intestin grêle du nourrisson est souvent la manifestation de la mucoviscidose. Cette maladie provoque en effet des sécrétions un peu trop épaisses et beaucoup trop visqueuses pour pouvoir être expulsée naturellement. Si cette pathologie n’est pas décelée à temps, les complications comme la perforation ou une torsion au niveau de l’intestin grêle sont à craindre.
Outre les prémices de la mucoviscidose, l’iléus méconial est causé par la maladie de Hirschsprung qui se traduit par une malformation des intestins et du colon.