L’alcool est souvent une des grandes privations de l’accouchement. Cette privation ne prend toutefois pas fin une fois que votre petit est là. Lorsque vous décidez d’allaiter, votre médecin étendra l’interdiction de consommer de l’alcool. La mauvaise réputation des boissons alcoolisées sur les nourrissons est souvent exposée pour justifier cette précaution. Voici ce qu’il faut savoir sur les risques réels que votre consommation d’alcool a sur le nouveau-né.

Alcool et grossesse : des risques réels pour le nourrisson

La consommation d’alcool implique une diffusion de la substance dans le lait. Bien que sa consommation ne change pas la composition du lait maternel, le niveau d’alcool qui sera présent dans le lait est similaire à celui qui circulera dans votre organisme. Évaluer correctement ce taux quelques heures après que vous ayez bu votre verre sera difficile. Le niveau d’alcoolémie reposera aussi bien sur la quantité consommée que sur votre poids ou la régularité de votre alimentation. Consommer de l’alcool plusieurs heures avant la prochaine tétée ne vous garantira pas que l’alcool dans votre sang aura complètement disparu au moment d’allaiter.

Notons que si le pic d’alcool est atteint entre 30 minutes à 1 heure après la dégustation, il ne prend fin qu’au bout de 4 heures. Bien que la concentration d’alcool diminue de façon régulière, une attente de près de 3 heures est indispensable pour limiter les risques de transfert par l’allaitement.

Alcool : quels effets pour le nouveau-né ?

Gynécologues, pédiatres et médecins généralistes s’accordent pour dire que l’alcool comporte des risques non négligeables pour le nourrisson. L’alcool peut ainsi induire un état de somnolence plus ou moins marqué suivant la dose d’alcool contenue dans le lait maternel. Cette somnolence a pour effet de rendre la tétée difficile et a donc un impact sur les habitudes alimentaires du nourrisson. Ces difficultés sont rencontrées au cours d’une période où l’enfant commence tout juste son apprentissage alimentaire, la qualité de l’alimentation s’en retrouve impactée : le nouveau-né mange moins, et finit par ne pas grandir correctement. Lorsque les doses ingérées restent raisonnables, l’alcool n’empêche pas la croissance neurologique du nourrisson. Un taux d’alcool trop élevé ou non maîtrisé aura un effet sur la santé de l’enfant, ainsi que sur son développement.

Si les risques sont mineurs, ils ne sont pas négligeables. Les professionnels de la santé sont unanimes : la consommation de produits alcoolisés est surtout dangereuse durant la grossesse, alors que le fœtus est en plein développement. Les risques que le bébé présente des troubles du développement augmentent lorsque votre consommation d’alcool n’a pas cessé au cours de cette période sensible. L’alcool influe aussi sur la production de lait : si sa réduction est à peine perceptible pour la mère, le nourrisson est le premier à en souffrir. En plus de la somnolence excessive, la diffusion d’alcool dans la base alimentaire du nourrisson peut aussi être à l’origine d’une nervosité marquée, de troubles du sommeil ou de troubles digestifs. Lorsque cette consommation est régulière, elle impacte sur le système nerveux du nouveau-né.

Sur le long terme, il sera à l’origine d’un retard plus ou moins marqué de l’acquisition. Dans les cas extrêmes, il pourra réduire les fonctions hépatiques de l’enfant que l’organisme n’a pas encore pleinement développées. Il est à noter que les habitudes de consommation proches de l’alcoolisme sont logiquement celles qui auront le plus d’impacts négatifs sur la santé du nourrisson. Si les chercheurs américains affirment qu’une consommation régulière d’alcool à taux moyen touche les capacités motrices du bébé, l’interdiction de consommation reste préventive. Aucune étude scientifique n’est, à ce jour, disponible pour confirmer ces premiers constats.

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Enceinte : faut-il bannir complètement l’alcool de votre alimentation ?

Bien qu’il soit fortement recommandé de supprimer les produits alcoolisés de votre alimentation, il n’est pas nécessaire de le bannir totalement. Une coupe de champagne ou une bière consommées à l’occasion ne seront pas interdites. Il reste cependant indispensable de déguster ces boissons plusieurs heures avant d’allaiter… et de penser à une alternative au cas où votre bébé aurait besoin d’une tétée imprévue.

Selon les professionnels de la santé, il est préférable d’attendre après une séance d’allaitement pour consommer vos boissons alcoolisées. Durant toute la période où vous allez allaiter, il serait également préférable de boire uniquement après avoir mangé. En plus de ralentir l’éjection du lait maternel, la consommation d’alcool peut aussi entraîner des carences plus ou moins importantes chez l’enfant en plein développement.

La bière pour activer la lactation ?

Une vieille croyance affirme que la bière permettrait d’augmenter la lactation. Si cette affirmation est longtemps restée une légende transmise à travers les générations, les travaux du docteur Houdebine ont permis de lui offrir une légitimité. Selon l’étude menée par le chercheur, c’est le malt d’orge contenu dans cette boisson est en cause. Ingrédient indispensable de la bière, le malt d’orge comprend des bêta-glucanes dont l’effet stimulant est favorable à la lactation. Ces glucoses agissent en stimulant l’hypophyse, entraînant une production plus élevée de prolactine. Il n’est pourtant pas nécessaire de consommer de la bière alcoolisée pour activer votre lactation, les versions sans alcool et riches en malt de la boisson fonctionnent aussi bien, et ne présenteront pas de dangers pour le nouveau-né.

Contrairement à la bière classique, ces boissons riches en malt pourront être consommées sans limites. Les boissons alcoolisées restent les seules qui soient réellement interdites aux femmes enceintes ou allaitantes. Si vous avez réellement envie de déguster un verre ou deux, prenez le temps de tirer votre lait avant de vous verser un verre. Avoir du lait à disposition vous permettra de nourrir votre nouveau-né sans vous priver entre les tétées.

Tout autre type de boisson peut être consommé régulièrement : le thé, le café et autres infusions sont rapidement digérées par l’organisme. Certaines seront conseillées pour accroître la lactation, mais aussi pour aider à purifier l’organisme après une consommation excessive d’alcool. Suivant vos habitudes de dégustation, il sera ainsi nécessaire de prévoir des alternatives pour continuer à nourrir votre nouveau-né lorsque le niveau d’alcool dans votre organisme ne vous permet pas d’allaiter.